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Reconnaissance 2018 en Patagonie

Publié le 09-05-2018

Quinze jours intenses

Dans le contexte de la préparation de l’expédition de Centre Terre prévue pour janvier et février 2019, cette reconnaissance avait plusieurs buts :

- choisir entre les glaciers Pío XI et Témpanos comme destination de l’équipe qui assurera l’an prochain la partie exploration glaciaire de l’expédition. Elle y descendra des moulins, ces pertes où les eaux de fonte circulant à la surface des glaciers se précipitent dans les profondeurs ;

- vérifier le bon état de la base construite en 2017 sur la rive du fjord Barros Luco, base qui sera réutilisée en 2019 ;

- honorer un rendez-vous pris avec l’équipe de la société de production Capa et Céline Cousteau, en particulier effectuer avec elle des prises de vues sur et sous le glacier ;

- rencontrer les officiels chiliens concernés par nos recherches dans la Patagonie des archipels.

La reconnaissance a donc comporté une partie terrain évidemment très agréable, et aussi une partie officielle plus studieuse, mais néanmoins indispensable. Elle s’est déroulée du 3 au 20 avril et comportait cinq membres de Centre Terre : deux Chiliens, Natalia Morata et Marcelo Agüero, et trois Français, Bernard Tourte, Denis Moralès et Michel Philips. Michel prenait là une petite revanche sur sa malheureuse expérience de 2017, gâchée par sa chute puis par l’amibiase qui l’a terrassé.

Le 3 avril, Bernard, Denis et Michel se retrouvent à l’aéroport de Madrid en fin de soirée et décollent pour le Chili. Au matin, après un vol sans histoire, les trois Français retrouvent Natalia et Marcelo à l’aéroport de Santiago. L’équipe ainsi au complet redécolle aussitôt pour Punta Arenas, qui est atteint en fin d’après-midi.

La réunionite nous guette…

Commencent deux journées protocolaires intenses. Trente minutes après l’atterrissage (!), nous rencontrons Christian Matheson Villán, nouveau préfet de la région Magallanes y Antártica Chilena. L’accueil est sympathique et la réunion efficace. Ensuite, avec la Dirección de Desarrollo Regional, nous travaillons sur la possibilité de doublage en espagnol du film Patagonie, l’île oubliée, en vue de sa diffusion au Chili.

Le lendemain 6 avril, nous avons de nouvelles entrevues, d’abord avec le contre-amiral commandant en chef de la III zona naval, puis avec Francisca Rojas Philippi, de la Seremi Región de Magallanes y Antártica Chilena, qui représente le Ministre de Bienes Nacionales sur cette XIIème région du Chili.

Enfin, après trois heures de route depuis Punta Arenas, dernière réunion avec la CONAF (service des forêts) de Puerto Natales, afin de lister les possibilités d’une collaboration mutuelle à l’occasion d’UP 2019. En particulier, les gardes du parc Bernardo O’Higgins pourraient nous mettre à disposition tout ou partie de leurs installations (Maison du Parc) située près du glacier Témpanos.

En fin d’après-midi, nous débarquons sur le port de Puerto Natales. Nous y constatons que le Cabo Philips, le navire sur lequel nous devons embarquer ce soir pour notre périple, nous y attend bien, …mais posé sur cales dans le chantier naval ! Toutefois, Marcelo, le capitaine, nous assure que tout sera prêt pour un départ demain. A voir…

Le Cabo Philips, à l'arrivée de l'équipe a Puerto Natales
Le Cabo Philips, à l'arrivée de l'équipe a Puerto Natales
L'équipe de préexpédition à quelques heures du départ
L'équipe de préexpédition à quelques heures du départ

Nous trouvons rapidement un hôtel et le contretemps avec le bateau ne nous empêche pas de passer une bonne soirée à Natales : avant d’embarquer, la croisière s’amuse…

Prises de vues avec Capa

Ce vendredi 6 avril le bateau est remis à flot ; il sera prêt en début d’après-midi. Nous faisons les derniers achats avant le départ. Finalement nous quittons le port à 23 h 30, direction la passe du Kirke, puis les canaux de Patagonie, direction plein nord.

Nous avons navigué toute la nuit et la journée suivante sous une pluie fine mais dans une mer très calme. Vers 21 h 00 nous voici à quai à Guarello. Nous rendons visite aux responsables de la mine, qui nous ont si souvent hébergés par le passé. L’accueil y est toujours aussi chaleureux.

Dès le matin du 8 nous avons repris la navigation, toujours en direction du nord. En fin de journée, voici notre première destination : le canal Grapler, à proximité duquel, vêle le glacier Pío XI, à la jonction des senos Eyre et Exmouth. Nous y retrouvons le Tiffara, le navire de Céline Cousteau, et nous nous amarrons à couple pour la nuit. Nous faisons connaissance avec l’équipe cinéma de Capa et avec l’équipage du Tiffara.

Ca glacier, de 5km de front est un des rares glacier qui continue de se former
Ca glacier, de 5km de front est un des rares glacier qui continue de se former
Le Tiffara avec ses 18m n'est qu'un point face au Pio XI
Le Tiffara avec ses 18m n'est qu'un point face au Pio XI

Nous repartons de bonne heure, le lundi matin, pour les 3 heures de navigation qui nous séparent encore du front du glacier. Nous en profitons pour tenir une réunion de préparation pour les deux jours de prises de vues à venir.

Comme nous nous y attendions, l’arrivée des deux bateaux, qui naviguent de concert vers le glacier, est somptueuse !

Phase de coordination entre l'équipe CAPA et Centre Terre
Phase de coordination entre l'équipe CAPA et Centre Terre

Dès qu’un bon mouillage est trouvé, une équipe de repérage se fait déposer sur le rivage, en rive droite du glacier. Nous le longeons par une progression facile, dans une forêt peu dense. Un gros torrent nous en sépare. Après un peu plus d’une heure de marche, voici enfin un point de franchissement possible. Nous prenons pied sur le glacier.

Nous ajustons les crampons : en avant pour notre première visite du Pío XI ! La progression reste facile. Quelques pertes semblent prometteuses, même si elles sont un peu étroites à notre goût. L’équipe cinéma fait ses repérages pour demain.

Le torrent parallèle au glacier à son arrivé dans le seno Eyre
Le torrent parallèle au glacier à son arrivé dans le seno Eyre
Chemin d'accès au Pio XI par la foret
Chemin d'accès au Pio XI par la foret

Le soir, nous nous retrouvons tous à bord du Tiffara, dont le confort nous semble luxueux comparé à la rusticité du Cabo Philips. Affaire de budget, évidemment !

Les ponts de glace cachés, représentent parfois des risques
Les ponts de glace cachés, représentent parfois des risques
Dragon de la Patagonie, une espèce qui vie dans les glaciers
Dragon de la Patagonie, une espèce qui vie dans les glaciers

Aujourd’hui mardi 10 avril, les équipes des deux bateaux au complet débarquent pour une journée de prises de vues. Elles sont destinées à une séquence de Céline Cousteau, l’aventure continue, une programmation à venir en octobre prochain sur France 3. La progression est lente, ponctuée de nombreux arrêts pour permettre aux deux cameramen de filmer.

La descente par Bernard et Céline d’un joli petit moulin glaciaire clôt en beauté cette journée de travail. En profondeur, comme attendu, la glace prend des nuances de bleu magnifiques… Nous rejoignons les bateaux à la tombée de la nuit.

L'équipe pré-équipe le moulin ou descendra Celine Cousteau
L'équipe pré-équipe le moulin ou descendra Celine Cousteau

La vraie reco commence

Nous devons déjà quitter l’équipe cinéma de Capa, en ce petit matin du 11 avril ! Nous n’avons passé que deux jours ensemble, mais l’ambiance qui a présidé à ces journées était décidément bien sympathique…

Pour notre mission, nous avons prévu d’inspecter d’abord la rive gauche du glacier. Nous pensions débarquer au plus près du front, mais, malgré le faible tirant d’eau de notre barque, d’immenses dépôts de limon empêchent l’approche du rivage. Nous allons devoir débarquer très en aval, en marchant dans l’eau jusqu’à mi-cuisse.

Débarquement inextrémis à 2km de l'objectif, depuis le seno Exmouth
Débarquement inextrémis à 2km de l'objectif, depuis le seno Exmouth
Le torrent et la forêt épaisse ne facilitent pas l'accès à la glace
Le torrent et la forêt épaisse ne facilitent pas l'accès à la glace

Longeant la rive, nous parvenons à rejoindre une vaste étendue de graviers en partie recouverts de marécages et d’herbiers. Un gros torrent sort de la glace au contact de la paroi. L’accès par ce côté ne sera pas aisé ! Plus haut, la progression par la forêt semble également bien difficile…

Nous revenons au bateau prendre un repas rapide, puis repartons, mais cette fois-ci côté rive droite du glacier. Nous trouvons rapidement ce que nous cherchons : un emplacement abrité où installer un futur camp, avec une rivière à proximité comme point d’eau indispensable.

Site repéré proche du Pio XI en prévision de l'instalation d'un potentiel camp de base
Site repéré proche du Pio XI en prévision de l'instalation d'un potentiel camp de base

Le repérage sur le Pío XI est maintenant terminé. Nous reprenons la mer en direction du sud afin de rejoindre la route maritime principale qui parcourt les canaux. En une poignée d’heures de navigation tranquille, nous voici à quelques miles au sud de Puerto Edén. Nous mouillons pour la nuit dans une baie abritée. Notre souci pour l’instant, c’est qu’aucune fenêtre météo ne s’annonce pour la vérification de nos installations dans le Barros Luco, prévue sous peu.

Le glacier Témpanos

Partis tôt ce matin du 12 de notre mouillage, nous arrivons en vue du Ventisquero Grande (Témpanos) vers midi. Nous nous amarrons directement au quai de la maison de la CONAF qui est située juste en face du glacier. La vue est superbe. La maison est vaste et bien aménagée, dommage qu’elle ait été vandalisée il y a quelques mois. Mais la CONAF à prévu de la remettre en état, et elle pourrait constituer une base idéale pour notre expédition.

Les installations de la CONAF situées au devant du glacier Tempanos
Les installations de la CONAF situées au devant du glacier Tempanos
Le granit poli par les glaces, aujourd'hui recouvert de lichens
Le granit poli par les glaces, aujourd'hui recouvert de lichens

L’après-midi no us faisons une première reconnaissance vers le glacier. L’accès est facile en rive droite, en longeant le pied d’une petite cascade. Quelques minutes de marche dans des blocs glissants permettent de rejoindre une langue de glace en pente douce. N’ayant pas pris les crampons, nous en restons là pour aujourd’hui.

Redescendus à la barque, nous longeons maintenant la falaise de glace, mais sans trop nous approcher, en raison des risques d’effondrement inopiné du front qui nous fait face…. Nous rejoignons la rive gauche. Après franchissement de quelques rochers et blocs éboulés, nous voici dans un vallon herbeux qui monte en direction d’un col. C’est un bon accès vers le haut du glacier, mais il faudra compter plus d’une heure de marche.

La glace vive au devant du glacier Tempano
La glace vive au devant du glacier Tempano
Zone propice à la présence de Huemul (seno Iceberg)
Zone propice à la présence de Huemul (seno Iceberg)

Au retour, nous zigzaguons au milieu des glaces flottantes, dont des formes sont incroyables. Toutefois, attention ! Certaines sont prêtes à basculer au moindre contact. Il faudra s’en méfier en 2019. Nous arrivons au bateau avec la nuit.

Les capricieux glacons flottants donnent leur nom au glacier (Glaçon = Tempanos)
Les capricieux glacons flottants donnent leur nom au glacier (Glaçon = Tempanos)

Vendredi 13 : jour de chance ? Nous partons vers 9 heures en direction de la rive droite du Témpanos. En quelques minutes, nous voici sur le glacier, crampons aux pieds. Une pente facile débouche sur un premier replat comportant de petits moulins. Nous continuons vers l’amont, mais la progression se fait de plus en plus difficile : nous butons sur un chaos de pinacles comportant des ressauts bien raides et des crêtes très …aériennes. Au delà, la surface du glacier semble plus sage, mais la prudence nous incite à redescendre pour tenter de contourner cette zone délicate par la droite. Effectivement, en avançant le long du bord nous rejoignons un secteur qui permet de monter plus facilement vers la partie haute du glacier. Mais le temps passe ! Nous tournons bride afin d’aller descendre les quelques moulins que nous avons repérés à la montée.

Ici, les pentes douces facilitent les accès
Ici, les pentes douces facilitent les accès
D'importants pénitents de glace et de nombreuses fractures compliquent la proogression
D'importants pénitents de glace et de nombreuses fractures compliquent la proogression
De nombreuses circulation d'eau sur le Tempano
De nombreuses circulation d'eau sur le Tempano

Nous équipons successivement trois moulins. Ils sont tous plutôt étroits et surtout arrosés, ce qui nous dissuade de continuer la descente ; il faudra sans doute envisager pour l’an prochain la pose de bâches pour détourner le gros des cascades, mais la zone est prometteuse. Plus en aval, presque en bas du glacier, nous repérons deux vasques de surface, profondes et cristallines. Un petit méandre creusé en pleine glace, très esthétique, les alimente. C’est une résurgence des eaux qui circule à même la glace. Nous remontons le méandre sur une dizaine de mètres jusqu’à ce qu’il se pince.

La facilité à évoluer dans la glace, permetra l'exploration de nombreux moulins
La facilité à évoluer dans la glace, permetra l'exploration de nombreux moulins
De profondes et christalines marmites de géant sur le glacier Tempano
De profondes et christalines marmites de géant sur le glacier Tempano

Le retour se fait en longeant le glacier. Nous progressont sur la moraine latérale, franchissant des blocs et des talus de pierraille, mais il faut toutefois rechausser les crampons avant de pouvoir rejoindre notre point de départ.

Nous sommes au bateau en fin d’après-midi. La nuit se passe au mouillage devant la base de la CONAF.

Notre reconnaissance des glaciers est maintenant terminée. Notre choix est fait : l’année prochaine, c’est sur le Témpanos que nous travaillerons. Même s’il est plus éloigné de Madre de Dios, son potentiel est bien meilleur, qu’il s’agisse des moulins, de la faune, ou des paysages.

Pas de Barros Luco…

Nous avions prévu de partir tôt pour Puerto Edén, ce 14 avril. Malheureusement, une avarie de barre survient, le bateau n’est plus manoeuvrable. Après une réparation de fortune, nous reprenons la navigation. Nous accostons à Puerto Edén en milieu d’après-midi.

Escale technique sur Puerto Eden
Escale technique sur Puerto Eden

Nous rendons visite au garde du parc qui réside ici à l’année. Nous avons également prévu de rencontrer nos amis de la communauté Kawésqar, mais c’est peine perdue, ils ne sont pas chez eux. Le soir, à la maison de la CONAF, le garde nous montre une série de photos animalières qu’il a prises dans le parc : cerfs huemul, orques, renards, animaux marins, et une quantité d’oiseaux. Il y a là de très belles photos, accumulées par cet homme en 18 ans de présence sur les plus de 3 millions d’hectares du parc…

Un Pivert
Un Pivert

Très tôt, nous appareillons de Puerto Edén en direction du canal Trinidad, dans l’espoir de trouver la fenêtre météo qui nous permettra de passer sur le Pacifique afin d’entrer dans le Barros Luco. Car si les canaux se naviguent par tous les temps, ce n’est pas le cas de l’océan ! Or, la tempête menace de nouveau, après que le minéralier de la Compagnie des Aciers du Pacifique, qui est pourtant un monstre de 300 mètres de long, soit resté bloqué trois jours à l’entrée du même canal Trinidad, avant de pouvoir finir, ce matin même, sa traversée vers Guarello !

Vestiges d'une navigation dangereuse le long des canaux patagoniens
Vestiges d'une navigation dangereuse le long des canaux patagoniens

Et la décision tombe : le capitaine refuse catégoriquement de s’engager sur le Pacifique. L’avarie de barre et sa connaissance imparfaite des lieux en sont la cause, en plus de la météo, pourtant pas vraiment mauvaise en cet instant précis. Mais le capitaine craint de rester bloqué dans le Barros Luco, et le seul maître à bord, c’est lui ! Ce contretemps est ennuyeux, car il va falloir trouver un autre moyen pour vérifier l’état de notre base scientifique. Ce sera probablement en sollicitant l’armateur qui viendra sur zone en mai pour la campagne de pêche à l’oursin.

Compte tenu du temps et du carburant disponible, nous décidons du coup, de profiter de l'occasion pour examiner les bandes de calcaire de l'île Duke de York.. Cela fait des années que nous en parlons, une visite s’impose ! En fin d’après-midi, nous y sommes. Une descente à terre sur l’isla Blanca, suivie d’un petit crapahut dans la forêt nous donnent un premier aperçu. Une fois de plus, nous rentrons au bateau à la nuit.

Déception sur Duke de York

Lundi 16 avril. Après quelques 5000 nautiques de navigation supplémentaire, en direction d’Isla Negra, un petit seno qui partage en deux la grande bande de calcaire principale nord-sud de Duke de York, nous débutons notre reconnaissance par une navigation côtière. En quelques minutes nous découvrons un abri sous roche avec de nombreuses traces d’animaux, ainsi qu’une mâchoire humaine et un fémur reposant au sol. L ‘archéologie est évidemment le domaine réservé des spécialistes chiliens, aussi nous restons à l’écart, ne touchant à rien.

Mandibule humaine, localisée sous un abris à proxilité de Duke de York
Mandibule humaine, localisée sous un abris à proxilité de Duke de York
Champignon eratique, à quelques mètres de la rive
Champignon eratique, à quelques mètres de la rive

La poursuite de l’inspection de cette rive n’apporte pas d’autre découverte hormis l’agréable surprise de trouver un champignon erratique, à seulement quelques mètres du rivage.

Après un déjeuner à bord pour nous réchauffer un peu après cette matinée de pluie, la poursuite de notre raid se fait en longeant l’autre rive du seno, celle située au sud, là où la bande de calcaire principale nous domine. Il s’agit d’une crête défendue par des parois très abruptes, couvertes d’une végétation dense. Manifestement, l’endroit est très difficile d’accès. Nous débarquons sur une plage. Bernard, Denis et Marcelo partent reconnaitre un col situé sur la crête calcaire. Natalia et Michel montent plus à droite au pied de la falaise, vers un porche aperçu de loin. Après une progression brève mais très difficile dans la forêt abrupte, ils atteignent l’entrée. Il y a effectivement une galerie qui s’enfonce dans la montagne, parcourue par un courant d’air. Cette galerie est basse, elle comporte de nombreuses concrétions et fistuleuses très inclinées qui soulignent le sens du vent, mais elle est franchissable en rampant. Au bout d’environ 25 mètres, elle débouche sur une rivière souterraine qui court sur un socle rocheux très sombre. La galerie elle-même est en méandre taillé dans le calcaire blanc. Elle mesure environ quatre mètres de haut et une cinquantaine de centimètres de large. Nous arrêtons l’exploration faute de temps, car le reste de l’équipe nous attend à la côte, sous la pluie qui persiste.

L'innaccessible frange de calcaire de Duke de York est également couverte de végétation
L'innaccessible frange de calcaire de Duke de York est également couverte de végétation
Vue de l'entrée de la cavité, de grandes stalactites de tuf calcaire sont présentes
Vue de l'entrée de la cavité, de grandes stalactites de tuf calcaire sont présentes

En fin d’après-midi nous faisons une dépose vers le lac situé de l’autre côté de la barre de calcaire, à l’ouest. C’est pour constater que l’accès par ce côté serait encore plus difficile.

La bande de calcaire de Duke de York fait penser à un dragon endormi
La bande de calcaire de Duke de York fait penser à un dragon endormi
Toutes les options sont tentées pour rejoindre les calcaires
Toutes les options sont tentées pour rejoindre les calcaires

Il faut se rendre à l’évidence : la surface calcaire de Duke de York est très réduite, défendue par des pentes abruptes et densément boisées, et nous n’avons repéré qu’une seule cavité. Cette île n’est pas l’objectif prometteur que nous avions imaginé, ce point est acquis.

Vie subaquatique nocturne aux abords de Duke de York
Vie subaquatique nocturne aux abords de Duke de York

Dès notre retour au bateau, nous levons l’ancre vers Puerto Natales. Après toute la nuit du 16 au 17 passée à naviguer, nous franchissons le Kirke vers 10 heures du matin malgré un courant contraire, mais un peu aidés par le vent. Nous jetons l’ancre à Puerto Natales avec un jour d’avance sur le prévisionnel initial, en début d’après-midi.

Dernières démarches

Mercredi 18 à 9 heures nous voyons de nouveau les responsables de la CONAF à Puerto Natales. Comme nous avons jeté notre dévolu sur le Témpanos, leur implantation située face à ce glacier ferait un camp de base idéal. Il s’avère qu’ils peuvent aussi mettre leur bateau à notre service sur une mission particulière. C’est ensuite notre armateur principal pour 2019 qui reçoit notre visite.

Le lendemain 19 nous sommes à Punta Arenas. Nous y rencontrons Carolina Huenucoy, présidente de l’association qui regroupe la petite communauté Kawésqar, avant de nous envoler pour Santiago, où nous avons nos deux derniers rendez-vous.

Le 20 avril, nous y sommes reçus par Felipe Ward Edwards, Ministre des Bienes Nacionales, puis par le nouvel Ambassadeur de France au Chili, son excellence Roland Dubertrand.

L'équipe Centre Terre avec Felipe Ward Edwards, Ministre des Bienes Nacionales, et Pedro Daza, Conseiller auprès du Ministre
L'équipe Centre Terre avec Felipe Ward Edwards, Ministre des Bienes Nacionales, et Pedro Daza, Conseiller auprès du Ministre

Ainsi se termine notre fructueuse reconnaissance au Chili, qui a permis d’atteindre tous les buts que nous nous étions fixés, si ce n’est l’inspection de notre base dans le Barros Luco — mais nous saurons faire autrement pour avoir rapidement la réponse…


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