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Adios, Madre De Dios

Publié le 06-03-2017

Samedi 25 février 2017

Pour notre dernier jour sur l'île, les cieux sont avec nous. Tout le monde s'affaire, tant pour ses effets personnels que pour le matériel collectif. La tyrolienne tourne sans relâche et en fin de journée près de 20 tonnes sont descendues à son point bas. Une forte marée étant toujours possible, les bidons sont précautionneusement attachés. Les bateaux, quant à eux, sont attendus demain à l'aube.

Dimanche 26 février 2017

Les premiers levés déchantent, les bateaux ne sont pas arrivés dans la nuit. Contact est aussitôt pris par Marcelo avec l'armateur grâce au téléphone satellitaire. Après contrôle de leur positionnement par ce dernier au moyen de leur balise embarquée, il s'avère que nos trois bateaux sont bien partis comme prévu , mais la tempête de la nuit les a forcés à se mettre à l'abri. L'armateur confirme néanmoins que le « Don Arturo », le « Rosita » et le « Miguel Angel » devraient arriver vers 13h. Le temps pour nous de terminer le démantèlement du camp et de tenter de récupérer trois bidons emportés par la marée malgrè les précautions prises...

A 13h15, ils arrivent enfin et le chargement peut commencer. A 17h, les bateaux sont prêts, la tyrolienne démontée et c'est avec une émotion certaine que nous sécurisons le sas d'entrée de la cabane, afin de protéger du vent la porte, qui elle, restera ouverte pour de prochains « Robinsons »...

La tyrolienne fonctionne sans relâche pour charger les bâteaux
La tyrolienne fonctionne sans relâche pour charger les bâteaux
Nous quittons la cabane à regret, nous laissons la porte ouverte
Nous quittons la cabane à regret, nous laissons la porte ouverte

Hélas la météo nous lâche. Impossible de sortir vers l'océan ce soir nous annoncent les capitaines, ce sera pour demain matin 5h30. Cependant la navigation reste possible dans les fjords et nous en profitons pour repartir à la recherche d'éventuels bidons. Au final, seule une nourrice d'essence sera retrouvée.

Lundi 27 Février 2017

Le vrombissement des moteurs nous réveille à 5h30 précises. Les plus courageux se lèvent afin de profiter une dernière fois d'un « Barros Luco » qui parait calme et serein. Mais très vite la houle se fait sentir. Spectacle saisissant que ces coquilles de noix qui avancent obstinément vers le large dans une semi-obscurité...

Nous rejoignons Guarello sous une houle qui s'amplifie en arrivant à l'océan pacifique
Nous rejoignons Guarello sous une houle qui s'amplifie en arrivant à l'océan pacifique

A notre grand soulagement, nous virons à bâbord, ce qui signifie que les capitaines ont opté pour l'itinéraire le plus court (mais le plus exposé), via le « Seno Azul ». Il est vrai que la houle moyenne n'est que de 3 m aujourd'hui... La deuxième possibilité aurait été de contourner par le nord via le « Seno Trinidad », mais cela supposait 15 heures de navigation. De fait, après tout de même près de 5 heures sur l'océan, nous parvenons au havre de Guarello.

Calme plat dans le seno Azul
Calme plat dans le seno Azul
En arrivant à Guarello, le minéralier est à quai
En arrivant à Guarello, le minéralier est à quai

L'accueil y est toujours aussi chaleureux et l'on ne remerciera jamais assez la C.A.P de leur aide précieuse lors de toutes nos expéditions sur l'île Madre de Dios. Après avoir rencontré le directeur en opération de la base, Marcelo et Bernard reviennent cependant avec un nouveau souci. Le cargo minéralier est à quai et doit attendre des conditions météo favorables pour repartir. Pour des raisons de sécurité, nos trois bateaux ne peuvent accéder à notre container situé sur un quai proche du minéralier. Aidés par des employés de la C.A.P., tout le matériel est du coup, acheminé grâce au fourgon et au charriot élévateur de la base minière.

Sous une pluie battante, nous déchargeons tout le matériel
Sous une pluie battante, nous déchargeons tout le matériel

Parallèlement, Denis, Lionel, Natalia, Bernard et Jeff bravent les eaux agitées par les rafales de vent pour une dernière mission : récupérer deux Bombard que nous avions laissés au fond du Seno Contreras à toutes fins utiles. En effet, dans le cas où la sortie du Barros Luco par l'océan soit rendue impossible par une énième tempête, nous aurions pu nous échapper par voie terrestre, en plusieurs heures de marche toutefois. Un abandon temporaire de tous nos équipements aurait par ailleurs sérieusement perturbé le planning de l'expédition.

Avec une visibilité très réduite, ils parviennent néanmoins à rapatrier les deux Bombard, non sans s'être fourvoyés plusieurs fois dans des fjords annexes... La soirée se termine par un match de football entre notre équipe et le personnel de la mine, score final en faveur de la mine bien sûr...

Mardi 28 Février 2017

Aujourd'hui était prévue la récupération de deux « Luirographes » (des appareils destinés à enregistrer les variations des cours d'eau souterrains) installés en 2010 dans les grottes du « Plein Cintre » et de « Kawtcho ». Des images de plongée « au narguilé » de l'un des marins étaient également au programme, mais la pluie et les rafales de vent incessantes dépassant allègrement les 100 km/h, ont rendu l'opération impossible. Les moteurs des Bombard sont donc définitivement démontés et préparés pour l'hivernage. A 17h36 très exactement, le container est fermé et scellé. Il partira sur le minéralier dès vendredi.

Soirée « Expedicion » à 20h30 : Bernard et Natalia présentent le diaporama réalisé par Thomas. Les administrateurs ainsi que de nombreux employés découvrent un univers insoupçonné, si proche de leur lieu de vie mais si inaccessible pour eux. L'occasion de remercier une fois de plus la C.A.P. de leur inestimable aide depuis 2006.

Mercredi 1er mars 2017

Départ à 6h15 de notre flottille colorée. La mer est calme, arrivée à Puerto Natales prévue demain matin à l'aube... Pendant le trajet, Marcelo et Bernard s'escriment à organiser une conférence de presse sur Santiago, compromise à cause du weekend. Finalement, grâce à Jorge Flies, préfet de la région Magallanes, Victor Igor du Seremi, au cabinet et aux services de communication du ministère des Bienes Nacionales, celle-ci se voit finalement programmée pour samedi à 11h.

Jeudi 2 mars 2017

Arrivée en douceur à Puerto Natales peu avant 6h, après 23 heures de navigation sans problème. Francisco nous véhicule, en plusieurs voyages, jusqu'à la gare routière. Trois heures de route encore et nous atteignons Punta Arenas où nous attendent steaks et autres gigots, dans un vrai restaurant cette fois. En soirée, la fête continue avec au menu des « centollas » (crabe royal) et les fameuses grillades dont seul Marcelo, originaire de Puntas Arenas, détient le secret.

Vendredi 3 mars 2017

9h30 : départ pour l'aéroport, décollage à 12h, arrivée à Santiago du Chili à 16h25 après une escale à Puerto Montt. Pratiquement une journée donc, dont 3h30 de vol...

Comme au retour des expéditions précédentes, nous nous installons dans une « auberge de jeunesse » étonnante. En plein centre, au dernier étage d'un bâtiment historique, une large terrasse offre une vue imprenable sur la cathédrale et la Plazza de Armas en contrebas ! Le tout pour une modique somme de quelques euros par personne seulement...

Samedi 4 mars 2017

Très ponctuels, de nombreux journalistes (dont 4 chaines de télévision) se sont déplacés pour notre conférence de presse au siège du Ministère des Bienes Nacionales. Sont également présents Mme Nivia Palma, ministre des Bienes Nacionales, Mme Caroline Dumas, Ambassadrice de France, Mme Laura Pizarro, Chef de cabinet, M. Jorge Maldonado, Sous-secrétaire du Ministère, Víctor Igor, Secrétaire ministériel de la région de Magallanes et Mme Lorena Araya, directrice régionale du Sernatur, dûment mandatés par Jorge Flies, préfet de la XIIème région, qui n'a pu se rendre disponible pour l'occasion.

L'équipe de Centre Terre est reçue au ministère des Biens Nationaux
L'équipe de Centre Terre est reçue au ministère des Biens Nationaux

Bernard, Marcelo et Natalia présentent le diaporama, répondent aux questions et remercient l'ensemble des collaborateurs de leur aide précieuse. A leur tour, les personnalités félicitent et remercient l'équipe, tout en assurant leur soutien pour la prochaine expédition...

Bilan provisoire

Même si les explorations ont duré jusqu'à la dernière minute, deux semaines se sont écoulées entre le jour où nous avons commencé à sécher le matériel et notre départ lundi 6, jour de la rentrée scolaire au Chili. C'est dire si nos objectifs de prédilection sont éloignés, très éloignés...

Le bilan est des plus positifs : au total plus de 250 cavités nouvelles et plus de 10.000 mètres de puits et galeries explorés et topographiés. L'heure est maintenant à l'analyse des échantillons prélevés, au dessin des topographies, à la rédaction du rapport, au classement des photos, au montage du film etc...

Prochaine mise à jour depuis la France, avec sans doute la confirmation de la demande à l'Unesco pour une pré-inscription de l'archipel Madre de Dios au patrimoine mondial de l'humanité !


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